Le ça
Aujourd’hui essayons de définir le Ca du métro ensemble. Vous ne les supportez plus. Les choses, les trucs vivants dans le rer. Ca. Vraiment plus. Vous êtes prêt de commettre un fait divers. Déjà que le ratp et la sncf qui se partage votre trajet quotidien ne font pas d’effort pour que le voyage soit agréable, peu de train, en retard, sous ou surchauffés, sales, petit ; si en plus ça agit comme des porcs…
Oui aussi incroyable que cela puisse paraître il est possible de ne pas comprendre que pour qu’une trentaine d’êtres humains sortent d’un wagon il faut se mettre de coté, et ça ose même se plaindre d’être bousculé. Ca courre une fois dans le wagon pour s’asseoir ou se placer devant les places pour s’asseoir au prochain arrêt. Et pas parce que c’est vieux, ou enceintes, ou éclopé, ou même parce ça va loin, du type 30 min de rer. Non. C’est juste pour poser son gros tas de graisse que ça va reposer toute la journée une fois au bureau. Presque tous les matins, le ça couillu (environ 80% des fois, non vous ne rêvez pas), vous bouscule pour s’asseoir. Vous ne comptez plus les coups de coude, ou les rattrapages sur les dossiers de siège.
Voyons ensemble les techniques les plus usitées. La première, lorsque vous rentrez sans vous presser et que vous vous dirigez soit vers une place, soit vers l’endroit où se tenir pour avoir une chance d’en avoir, oui vous connaissez déjà les petits trucs pour y arrivez ; et de ne pas être collé à une aisselle. (Plus tard nous reviendrons sur ce sujet : les français luttent ils pour un monde plus écologique en ne se lavant pas ou en refusant le déodorant ?) Donc ça accélère, pas chassé à gauche, pas chassé à droite, coup de sac ou de coude et hop, ça y est, ça a doublé.
Deuxième méthode. 4 sièges d’un coté, 4 sièges de l’autre. Vous attendez tout les deux d’un coté et de l’autre. Ca vous observe du coin de l’œil, tout en étant attentif au moindre mouvement des autres ça assis. Un ça se lève. Ca fonce sur vous pour vous empêcher d’avancer, ça empêche l’autre également de sortir de votre côté ou alors ça se met de coté, couché à moitié sur un ça assis pour « laisser passer ».
Une dernière méthode, le SAS du rer. Un couloir étroit qui mène aux places assises. Vous vous tenez debout appuyé contre le mur attendant patiemment votre tour pour pouvoir vous asseoir et dormir 30 minutes histoire d’atteindre vos 4H30 de sommeil quotidien. Ca arrive, ça fait deux mètres, ça vous demande pardon. Mais ça veut aller où ? Il n’y a pas de place et vous êtes déjà deux à vous appuyés sur les murs du couloir de 60cm carré. Ca vous pousse contre le mur, et comme les lois physiques sont sans pitié, le mur ne bouge pas, vous êtes écrasé. Ca vous passe devant pour attendre une place devant vous. Vous êtes choqués, mais vous le regardez, ce grand truc tout en muscle qui vient de bousculer violemment une femme. Vous lui souhaitez mentalement de se casser une jambe, d’avoir l’organe de reproduction mou pour les dix prochaines années et vous le fixer. Votre regard est mauvais, toutes ces semaines à supporter ses congénères se voient dans vos pupilles. Ca y est la limite est franchie, vous êtes haineux, à tel point que ça se sent mal et laissera s’asseoir toutes les ça femelles autour de lui avant de le faire lui-même.
Quelques jours plus tard vous vous surprendrez à vouloir passer devant un novice qui ne connaît pas le truc de l’attente devant les places. Vous vous sentez coupables. Vous avez honte de vous-même. Ce soir vous travaillerez sur votre mental pour ne pas devenir ça.
Nous avons dressé un portrait du ça. Mais nous ne pouvons trouver de meilleur terme pour définir cette chose. Etre humain, homme, femme, bœufs, moutons. Non. Juste ça. Epaulez vous, parlez entre vous gens de bonne éducation. Ne vous laissez pas aller. Ne devenez pas des moutons, des bœufs, pour finir comme des ça.
Notre prochain cours magistral portera sur nos charmants médecins, leur incompétence et hypocrisie. Et si vous le voulez, nous pouvons reparler du ça en TD en cliquant juste un peu plus bas.
Bonne journée, bon transports en commun, bon courage.