Myschka, pasionaria de la connasserie cynique
Parce que ma vie ne tourne pas non plus autour de mon nombril (même si le piercing qui l’orne est très joli), et que de temps en temps, je m’informe de ce qui se passe dans le reste du monde, je n’ai – évidemment – pas pu manquer l’annonce de la libération d’Ingrid Betancourt.
Bon.
Avant de passer définitivement pour un monstre d’insensibilité, je tiens quand même à dire que c’est tant mieux pour elle et sa famille, tout ça tout ça. Sincèrement.
Sauf que…ouais, c’très bien, d’accord, mais maintenant qu’elle a été libérée, je sais pas pourquoi, j’ai comme l’impression que tout le battage médiatique qu’on faisait autour des FARC va brusquement cesser. Et par la même occasion, que le sort de tous les autres otages encore en captivité va mystérieusement intéresser moins de monde, tout d’un coup. Une intuition, comme ça…
Mais bon, c’pas grave, c’est pas des gens qu’on connaît, après tout. Et puis cette chère Ingrid est libre, alors faudrait pas voir à en demander trop non plus, hein.
EDIT : oh tiens, quelle n'est pas ma surprise en ouvrant ma newsletter FNAC à l'instant. "La rage au coeur" d'une certaine Ingrid Betancourt, à un prix défiant toute concurrence...L'optimiste en moi, celle qui a encore naïvement foi en une partie de l'humanité, me dit que peut-être, c'est quelque chose qu'elle a écrit en captivité et qu'un éditeur s'est empressé de faire relier, en espérant que son témoignage permettra au grand public de se rendre compte de la situation, et de prendre conscience que ce n'est pas parce qu'elle, elle est libre, que tout est résolu. La connasse cynique en moi admire la vélocité (ou la prévoyance) du nègre que la famille et les amis ont payé pour que le bouquin soit publiable dès sa libération et du coup, fasse exploser les ventes...
EDIT² : ah bah apparemment, c'est plutôt la connasse qui a raison, puisque juste en dessous, dans les livres de la semaine, que vois-je ? "Lettres à maman", d'une vague inconnue nommée Ingrid Betancourt, et dont l'aimante progéniture a fait publier les textes le lendemain de sa libération. C'est beau, l'amour filial, quand même...